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Fabien, Mathilde (qui sont partis) et Flore (ne) chopent (plus) à Dunedin
5 février 2008

Hier, j'ai fait un truc, par moi-même.

Eh oui, peut-être n'y croirez-vous pas, mais hier j'ai bel et bien pris mon courage à deux mains et me suis aventuré seul à travers bus et métro pour atteindre le "cerro Santa Lucia", qui, comme son nom l'indique, est une colline de mozarella. Il s'agit en fait d'à peu près la seule attraction touristique de la ville, avec la Plaza de Armas que je me réserve pour un autre jour de folie furieuse comme celui-ci.

Déjà, première constatation, le métro de Santiago n'a absolument rien à envier à celui de Paris (je crois d'ailleurs qu'il a été construit sur le même modèle) ; le petit plus est qu'il y a des brumisateurs permanents au plafond sur les quais qui t'aspergent de vapeur d'eau comme si la foule n'était qu'un vulgaire étalage de poissonnerie.
Sorti du métro à la station Santa Lucia, j'avais deux choix : aller à droite, ou aller à gauche. Comme j'aime à croire que je me fond parfaitement dans la foule urbaine habituée à ce chahut et à ces quartiers absolument impossible à reconnaître d'une fois sur l'autre, je ne regarde pas le plan, et vais à gauche. Bon, évidemment, je tombe au bout de 10 minutes sur la station suivante. Bon, et ben en fait c'était à droite. C'est ridicule, mais au moins je ne me suis pas perdu.

Une fois arrivé dans ce joli petit jardin, je décide de monter le plus vite possible sur la colline en gravissant les marches taillée à même le sol (sur-casse-gueule). En montant, je sens tous les regards des couples qui se roulent des pelles sur les bancs (sérieusement, c'est incroyable, ils étaient tous à moitié en train de baiser) se poser sur moi, un sourire narquois aux lèvres : "tu es encore célibataire, connard". Et bien, je m'en branle, je veux voir cette vue sensée être magnifique.
Et là, au sommet, je prend enfin quelques minutes pour observer la vue. Eh ben, ouah, Santiago, c'est incroyablement moche ! Mais vraiment un truc de malade. Pourtant, ça fout une claque de se dire que, dans tous ces immeubles dégueulasses à moitié délabrés, c'est la classe moyenne supérieur qui vit là, ceux qu'on peut voir dans le métro revenant du boulot habillés un peu classe.


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Minute culture-questions existentielles.
Rappelons que le Chili est un des pays les plus inégaux au monde, les 10% plus riches sont 33 fois plus riches que les 10% plus pauvres (en Bolivie, c'est 168, même pas imaginable ; en France c'est quand même 9), que ce fossé ne cesse de se creuser depuis le coup d'état de Pinochet de 1973 à l'encontre du gouvernement socialo-communiste d'Allende, lui, légalement élu. Et oui, c'est bête à dire, mais au Chili, y a pas autant de connards qu'en France qui disent "communisme = 300 millions de morts". Ici, le modèle néo-libéral, pourtant associé à la dictature de Pinochet, s'est imposé, et depuis le retour à la démocratie, on continue dans cette voie, même si, il est vrai, la présidente Bachelet mène un réel combat contre la pauvreté... sans pour autant prendre de véritables risques. En même temps, c'est pas ce qu'on lui a demandé. Ceci m'amène à me demander comment la majorité des gens arrivent à chier sur le communisme ou la gauche radicale sans faire la distinction entre l'aspect dictatorial de l'ex-URSS et un modèle économique égalitariste. Car, ici, le modèle économique néo-libéral est toujours là, et pourtant a été imposé par coup d'état et a causé des miliers de morts. Pourtant, personne ne dit "libéralisme = 300 millions de morts".



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Bref, fier de ma ballade en solitaire, je ne crains maintenant plus de déambuler seul dans Santiago, ni dans les transports en commun. C'est, si on ferme les yeux sur quelques petites choses, plus ou moins comme traîner dans Paris. Ou à Versailles. Les manteaux en fourrure et les "mousses Robert" en moins (c'est quand meme incroyable qu'il y ait un stand de mousse, tous les jours, sur la place de marché de Versailles, et qu'il y ait systématiquement quelqu'un pour acheter des énormes carrés de remplissage de fauteuil). Je suis donc rentré chez moi, et après avoir regardé un peu MTV (on ne change pas un homme en une seule journée), direction un bar tout près pour finir la journée, cette fois pas seul, mais avec mes potes. Mais ces batards partent aujourd'hui en vacances jusqu'en Equateur (en 3 semaines faire l'aller-retour c'est du suicide, moi je veux pas rester une demi-journée dans une ville tous les 1000 km).

Et, pour finir, la rubrique (c'est ridicule d'annoncer une rubrique par écrit, mais ça m'amuse) "similarités et différences des cultures", pour tous les fans de "ah ben oui la différence des cultures c'est beau".
- Dans le métro, j'ai vu ma première noire. J'ai pensé à Sarah.
- Y a des gens qui récupèrent systématiquement les cannettes dans les poubelles à mains nues, et les mettent dans des énormes sacs poubelle qu'ils portent sur leur dos. Y a aussi très souvent des vieilles femmes extrêmement maigres qui font la manche. Ca se voit bien que c'est pas un choix de vie (tous les enculés qui disent que les clodos ont choisi d'être clodos parce que ça gagne finalement pas si mal... ben non). Sérieusement, je me demande comment font tous ces gens qui ont des boulots d'enculés au Chili pour survivre sans se pendre.
- Je vois des sosies partout. J'ai déjà vu des faux et fausses : Sarah Lockwood de l'INA, une argentine que j'avais rencontré au détour d'une soirée en Nouvelle-Zélande, Lénaic Pardon (Samantha Oops), Roger de Dunedin... j'en oublie sûrement. A chaque fois, ça m'amuse beaucoup.
- Je fais régulièrement une à deux têtes de plus que tout le monde. Mais ça, j'ai l'habitude. Ce qui est drôle, c'est quand je fais 3 à 4 têtes de plus que certaines personnes.
- Il y a des blonds, des grands et des gens aux yeux bleus. Ca n'a d'intérêt que parce que, comme ça, personne ne me remarque ni me regarde. Je peux avoir la grisante impression d'être chilien (ce qui est un peu la loose quand même).
- La mode est malheureusement à la mulette. Bien pire qu'en Nouvelle-Zélande encore. Ici, elle se décline dans tous les styles : il y a la mulette classique, à savoir les cheveux un peu plus longs derrières que devant, la mulette-dreads si tu es roots, la mulette de 50cm si tu aimes l'extrême, la queue de rat si tu es timide (hmm, t'es timide toi...), les touffes de cheveux derrière la tête alors que tu as les cheveux courts, la mulette attachée en queue de cheval, la mulette colorée voire multicolore... Bref, apparemment la majorité de ces styles ont un nom et il existe une terminologie bien définie, mais je n'ai pas encore saisi toutes les subtilités.
- Une télé-réalité chilienne dont le nom m'échappe met en scène une blonde belle et sympathique qui doit choisir son amour. Et, comme elle est pas trop regardante (ou peut-être pense-t-elle que la beauté se trouve à l'intérieur, ça doit être pour ça qu'elle est maquillée comme les pots de fleurs que tu décores en maternelle), tous ses prétendants sont extrêmement laids (je crois qu'ils sont sensés être pas trop mal), surtout un qui me donne vraiment envie de gerber et qu'elle ne fait pas gicler. Et, petit détail, il y a un espèce d'entremetteur - maître d'hôtel, qui est sensé être français, et qui ponctue toutes ses phrases par  "bravo" ou "excellent", voire, dans les moments d'extase, "très bien chers amis". Le tout en roulant les r. Ben ouais.
- Encore à la télé, j'ai regardé "American idol", qui est en fait l'original américain de la nouvelle star. C'est incroyable comme c'est du lavage de cerveau, entre la petite jeune mignone qui fait un discours évangeliste scandaleux sur l'abstinence et la pilote de l'armée qui nous montre à quel point "l'armée c'est trop cool on s'éclate et en plus on sauve notre beau pays du terrorisme". Bien sûr, les deux chantent comme des déesses. Je crois réellement que le Chili, ou du moins Santiago, reçoit une grosse influence américaine par le biais de la télé : une bonne partie des gens de la capitale ont le câble ; et on peut capter une dizaine de chaînes par le biais desquelles les USA innondent toute l'Amérique latine d' émissions, en VOST en plus. C'est pratique pour moi, mais, au final, je trouve ça un peu scandaleux. Sachant, que, comme en France, les séries américaines sont omniprésentes sur les chaînes régulières.
- Ici aussi, Paris = classe et mode.
- On m'avait prévenu, mais je voulais pas le croire : le reggaeton est omniprésent, mais vraiment partout, dans les rues, mêmes chez toi. D'ailleurs, le voisin est en train d'écouter "a mi me gusta la gasolina". Les djeuns branchés se balladent absolument tous avec leur portable qui diffuse du reggaeton super fort, comme si c'était pas assez cool de mettre des écouteurs. Il faut montrer que tu écoutes du reggaeton pour être cool. C'est pourtant la seule musique qui existe, avec la musique des années 80, qui est plutôt la musique d'un ambiance "lounge". Dans des bars tranquilles, on peut donc écouter "boys boys boys" ou "girls just wanna have fun". Ici, c'est classe.

Bon, je crois que j'ai déjà trop écrit...  Quelques photos de mon quartier avant de s'en aller (la maison jaune c'est pas chez moi mais j'aimerais bien). Désolé de vous avoir fait part de mes constatations néo-communistes, mais je pense que je reviendrai mille fois plus révolutionnaire qu'avant de ce pays. Vraiment.

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Commentaires
B
je voulais mettre un commentaire sur le message d'avant mais y'avait deja trop de monde donc je mets sur celui la, tu viens d'illuminer ma journee, pete de rire devant mon ordi, bon sauf qu'evidemment, ca fait pas trop genre je suis entrain de lire ma biblio sur le fromage (qui n'a rien de drole crois moi !)... mais bon c vendredi et comme tt le monde le sait, les kiwis se prennent des week end prolonges donc cassos plus tot today ! <br /> J'ai adore ton passage politique et pourtant je suis pas communiste (j'ai ma carte d'adherente UMP, non je decoooonne, t ouf!) mais g trouve ca interessant surtout que comme je dormais en espagnol, je n'ai jamais ecoute tous les cours de politique de la prof (je c plus son nom, c celle qui a les yeux qui partent en couille) sur l'amerique latine.<br /> bon allez cassos, c pas le tout mais je pars en week end moi !
S
ben oui je suis entièrement d'accord avec toi Santiago c'est très moche... En plus c'est genre très grand car les maisons n'ont pàs d'étage alors du coup y a pas de parc et on voit que la ville partout.<br /> Ca me fait vraiment plaisir de penser que j'y arriver genre sanedi ou dimanche...<br /> On se prend une cuite et on fait l'amour au sommet de la montagne mozzarella ?<br /> <br /> j'ai une super mouvelle pour toi mon amour : MA MERE LIT TON BLOG !!!<br /> bon, je suis en aucun cas responsable de ce qu'elle fait, mais... C'est sur qu'elle a lu celui de Sandra aussi... Du coup c'est assez dur de soutenir que tu es qqn de tres frequentable. Au moins, elle s'imagine qu'on est tres différents... PFfffff<br /> Nos vemos el fin de aue viene. Besos
M
on dirait que tu habites dans une rue de série amériaine. J'espère que tu mets bien ta casquette et ton t-shirt bicolore avec un bermuda et des tongs pour sortir!
Fabien, Mathilde (qui sont partis) et Flore (ne) chopent (plus) à Dunedin
  • C'est l'histoire de deux connasses et d'un vieux gars qui vont pêcher des vers de vase nourris à la merde et des poissons dégueus dans une rivière minable, mais à l'autre bout du monde...
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